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1er chapitre : Le triathlon de Genève

J’ai entendu parler du Triathlon de la Tour – Genève car un stand concernant les événements sportifs autour de cette ville était présent dans le village du semi-marathon FitBit de Paris auquel j’ai participé cette année (pour un temps très moyen de 2:05:41 d’ailleurs). Le gars qui tenait le stand, très sympa, m’a présenté le parcours comme étant magnifique (Genève quoi) et m’a vendu le fait que pour la natation la phase retour était vraiment plus aisé car on se retrouvait dans le sens du courant.

La préparation

J’ai donc décidé de m’inscrire au triathlon de Genève qui avait lieu le 15 Juillet et j’en avais profité pour embarquer Juliette et Marion, sa soeur qui réside sur place et qui était la raison de notre passage qui se sont inscrites également à une version plus courte. Pourquoi s’inscrire à un triathlon ? Un mix d’envie de participer à un événement dans cette si jolie ville, d’envie de performer encore plus que je ne l’avais encore fait, une envie de me tester et de me sentir vivant. Une envie de sentir que malgré la trentaine qui approche, le corps répond et répondra encore bien présent (voire de plus en plus). Une envie de me tester également sur l’enchainement de 3 disciplines que j’apprécie, sans être un foudre de guerre en natation et sans avoir un matériel de dingue en cyclisme puisque j’ai couru avec mon vieux Anquetil-Cycles de 1978.

Matériel

J’avais tout de même investi dans:

  • un changement de la roue avant rendue nécessaire par un enchainement de crevaison
  • un changement des deux pneus qui étaient déjà bien usés (utilisés depuis Septembre 2016)
  • une révision sur le vélo, importantes pour les réglages des dérailleurs et des freins
  • un attache-dossard, car le dossard doit permuter du dos vers le torse entre le vélo et la course
  • un trifonction, combinaison spécifique qui permet d’enchaîner les 3 épreuves sans avoir besoin de se changer
  • un nouveau casque de vélo, car le mien (ancien casque de VTT que j’ai depuis l’adolescence) faisait peine à voir
  • une housse de transport pour le vélo, car nous avons pris le train pour rejoindre Genève

Le trajet

Ensuite, direction Aix-en-Provence le 13 Juillet pour le mariage d’un couple d’amis, suivi d’une petite nuit et d’un brunch, pour finalement prendre le TGV le 14 Juillet d’Aix-en-Provence vers Genève. D’ailleurs l’expérience TGV de manière générale avec un vélo même dans une housse de transport n’est pas dingue, les emplacements bagages étant de taille assez réduites. J’ai tout de même réussi à le ranger correctement sur les 2 trajets.

L’attente

Le dimanche matin, le 15 Juillet donc, réveil à 6h15. Ouch. Enfin, il faut ce qu’il faut ! Départ vers 7h10 de chez la belle-soeur direction le Bain des Pâquis, lieu du village triathlon et du départ de la natation. J’arrive forcément très en avance (départ de la course à 10h), récupère mon dossard rapidement puis vit arriver les premiers concurrents. Et quels concurrents ! En effet, avant 8h, toutes les personnes que je croise sont équipées de vélos aérodynamiques spécialisés triathlon, en plus de sembler particulièrement affutés physiquement eux-mêmes. Je me sens rigolo avec mon vieux cycle équipé de cale-pieds, mais je me dis encore une fois que le vélo ne fait pas le cycliste.

Ensuite, dépôt du matériel dans la zone de transition. A ce moment-là il faut réfléchir un brin à l’enchainement des disciplines par rapport au matériel qu’on a amené pour positionner tout ça le plus logiquement possible dans l’espace le plus compact possible ! M’étant pas mal préparé mentalement à ces transitions, je dépose mon matériel tranquillement et je profite des deux heures qu’il me reste à tuer. Inutile de vous dire que pendant ces deux heures la tension monte et que par moment on se demande bien ce qu’on fait là !

La natation

Départ donné à 10h, après un petit briefing sur le déroulé de l’épreuve. Information intéressantes comme par exemple le besoin de compter nous-mêmes nos tours de circuit vélo et course-à-pied pendant l’épreuve. L’eau étant à 21.6°C les combinaisons sont autorisées, même si je soupconne l’organisation de ne jamais les interdire (perso 21.6 me semble louche, mais bon)

Je pars dans la vague bleue (couleur du bonnet qu’on a reçu dans notre pack triathlète) soit le 3ème groupe sur 4. Je pars vite, trop vite. Dès les 150 premiers mêtres passés, je me fais littéralement avaler par les concurrents de mon groupe car j’ai perdu mon souffle et le rythme qui va avec ! Puis, 500 mêtres plus loin, je me fais rattraper par le groupe parti après. Gros coup dur mentalement, mais je m’accroche. Après avoir péniblement négocié les 2 virages de l’épreuve, une fois dans la longueur de retour donc, je crampe. Et pas une seule, mais un enchaînement crampe mollet gauche puis crampe mollet droit qui me fait envisager un moment l’abandon.

Je serre les dents, prend le temps dans l’eau d’essayer difficilement d’étirer mes muscles (indice: ça prend d’être à l’aise avec l’apnée coulée), stresse un peu de voir les canoés de l’organisation se rapprocher de moi mais finalement ils me laissent gérer. Je finis aux bras, ne pouvant plus qu’à peine battre des jambes sous peine de redéclencher les crampes, puis sort de l’eau un peu groggy. Cette sortie de l’eau je m’en souviendrais ! Regard derrière-moi pour valider que je suis bien bien dans les derniers, tête qui tourne affreusement, incapacité à trottiner droit donc encore moins à courir. Je manque de me prendre les barrières qui nous guident vers la zone de transition, et ce à droite comme à gauche.

J’atteins enfin mon vélo, avale en deux-deux un gel énergétique, me concentre sur ma transition: Mets le casque, enfile les chaussures, enfile le camelback et règle l’attache-dossard en fonction. J’attrape le vélo et pars en trottinant vers la sortie de la zone. Au sortir de la zone, une ligne indique à quel endroit on peut enfourcher son cycle. Un autre concurrent cherche dans mon regard une validation qu’on peut bien monter dessus. Je lui confirme, on sort de la zone preque en même temps.

Ce que je retiens de la natation:

  • Entraine-toi, entraine-toi, entraine-toi !
  • Va plus nager en extérieur en eau libre si possible.
  • Prévoit d’investir dans une combinaison, c’est toujours ça de gagné sur la flottabilité
  • Prévoit de prendre 2/3 cours de perfectionnement. Mon objectif serait de tenir mon souffle à une allure de 2:00min/100m pendant l’ensemble du Km et demi

Le vélo

La partie vélo, elle se passe bien. Je tiens mon rythme sur les parties plates ou faussement-plates mais je souffre dans le chemin de l’impératrice (600/700m de long pour 110m de dénivelé positif, une horreur). Je savais où la côte se situait mais malgré ça, j’ai mal anticipé les pourcentages et un blocage de dérailleur avant m’a obligé à réaliser la première ascension (5 répétitions) sur le grand plateau. Malgré la plus petite vitesse possible, je finis de monter en ne sentant plus mes cuisses.

Le bon côté de ce passage de la course, c’est l’expression des encouragements entre tous ! Oui oui, même les élites qui avancent à une allure pas possible encouragent d’un petit mot les gens les plus en souffrance. Autant vous dire que du “Allez Benoît !” sur ce passage j’en ai entendu ! Pendant l’épreuve, je croise de moins en moins de concurrents, ce qui me prouve que le peloton passe progressivement à la course. Ceci dit, malgré mon cycle pas vraiment adapté, j’effectue une belle remontée de 25 places sur cette portion !

Arrivé au stand, je sens que j’ai encore un peu de jus, et la course à pied devrait bien se passer. Ce que je retiens de la partie vélo :

  • Achète-toi un vélo de route digne de ce nom pour le prochain, malgré que les bonnes occasions démarrent à 1000€ ce sera beaucoup beaucoup plus confortable et plus efficace !
  • Mange de la côte ! La rigeur des pourcentages du chemin de l’impératrice m’ont vraiment surpris, alors que j’avais réalisé une reconnaissance topographique sur Google Maps pour me faire une idée. Une fois dedans, rien à voir !
  • Roule, roule, roule (d’où le deuxième chapitre de la préparation, qui arrive 🙂 )
  • La prochaine fois, mange les 4 gels que tu as prévus (1 par heure environ), ça t’évitera la baisse de régime sur la course à pied.

La course à pied

La transition entre vélo et course à pied est très simple puisque je n’ai qu’à enlever le casque pour la casquette, tourner l’attache dossard, et partir. Ce ne sera plus le cas suite à l’investissement vélo car je passerais de chaussures de pédales automatiques à baskets, mais là j’en ai profité. Ensuite, on se lance dans la course à pied.

J’essaie de me caler à un rythme que je connais (entre 5:30 et 6:00min/km) et j’y arrive assez bien dans les 5 premiers Kms. Je reprends encore quelques coureurs, dont d’ailleurs au 2ème Km un concurrent avec qui nous avions brièrement échangé lorsqu’il m’est passé devant lors du vélo car il a les mêmes Asics Nimbus 19 que moi. Ensuite, le manque de fraîcheur se fait sentir et je réalise un 7ème Km affreux en 8:00min pendant lequel je vois que je me fais progressivement reprendre. Je me refais violence dans le dernier km et demi pour finir la partie course en 1h01 et l’ensemble en 3h27.

Ce que je retiens de la partie course:

  • Il va falloir reprendre une allure digne de ce nom, 5:00min/km serait bien plus efficace et satisfaisant !
  • Pour ça, il va falloir sécher encore un peu et reprendre le fractionné.
  • Prévoir de manger un truc pour la deuxième partie de la course, j’ai senti le manque de jus

En tout cas, l’expérience fut géniale !

Tellement agréable que je prévois de m’inscrire au triathlon olympique d’Aix-les-bains (9 Septembre) en investissant dans un vélo dans l’intermède (4 offres déjà sélectionnées sur troc-vélo.com).

balessan:

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